Quel sens donner, au dessin de l’enfant ?
Le dessin spontané constitue un processus cathartique qui participe de la psychothérapie de l’enfant. Souvent, l’enfant ne possède pas une palette de vocabulaire suffisante pour exprimer son vécu intérieur. Comme le jeu, le dessin est un moyen privilégié pour révéler les conflits internes de l’enfant. Cette production a souvent une visée intentionnelle. Elle est donc adressée, destinée à une personne ciblée. C’est comme un message, que l’enfant conçoit, crée ; un moyen privilégié pour exprimer à son entourage quelque chose de son intériorité psychique. Un peu comme un autoportrait où l’enfant va décrire ses préoccupations, ses désirs, ses angoisses ou ses souvenirs.
Quel usage du dessin en Psychothérapie de l’Enfant ?
En psychothérapie de l’enfant, l’objectif n’est pas de normaliser le dessin de l’enfant, en fonction de son âge, en utilisant des critères précis. Au contraire, nous tentons ensemble de décoder le message qu’il porte. Il s’agit donc de découvrir la singularité de l’enfant dans sa production.
Le psychologue peut demander à l’enfant de dessiner librement. Il peut également lui proposer une co-construction ludique simple : le squiggle. Il se met alors au même niveau que l’enfant et se prête lui aussi au jeu du dessin. Le psychologue peut aussi lui donner une consigne comme dessiner une famille, une maison ou ce qu’il ferait s’il avait une baguette magique, dessiner ses colères, ses envies ses peurs. Il m’arrive également de proposer une production à partir du collage. Je propose une de ces différentes modalités en fonction de la problématique du jeune patient : angoisse de séparation, angoisse d’abandon, difficulté à établir un lien avec l’autre, rivalités dans la fratrie, agressivité, agitation, deuil, etc. Ceci afin de permettre à l’enfant de s’exprimer, de livrer ses problématiques inconscientes, ainsi que de déposer ses angoisses d’une manière détournée donc moins traumatique.