Contexte d’élaboration des quatre discours

Dans son séminaire XVII l’Envers de la psychanalyse, Jacques Lacan a développé et théorisé les quatre discours. Il est parti du discours du maître de Hegel. Il poursuit et approfondit cette élaboration dans le Séminaire XVIII : D’un discours qui ne serait pas du semblant.

Pour Lacan, le discours se situe au delà de la parole et constitue une forme de lien social. En effet, le lien social se distingue par la possibilité du sujet d’occuper plusieurs places dans le discours. A savoir celui du maître, de l’hystérique, du psychanalyste et de l’universitaire. 

Un discours se supporte de quatre places privilégiées parmi lesquelles une d’entre elle resterait innommée, précisément celle qui, par la fonction de son occupant, donne le nom de chacun de ces discours- Les quatre éléments que sont la division du sujet ($), le signifiant maître (S1), le savoir (S2), l’objet plus-de-jouir (a), peuvent se déplacer sur quatre positions : l’agent, la vérité l’autre, le produit. et déterminer le modèle du discours qui caractérise le sujet. 

Les quatre discours Blandine MACHEFERT pSYCHOLOGUE cLINICIENNE

Le discours du maître (M)

L’agent : le maître va mettre au travail le sujet : l’esclave. Il va produire la construction du savoir, c’set à dire la jouissance, en d’autres termes, la plus-value. Cependant, il va cacher la division du sujet : le langage de l’inconscient

L’universitaire (U)

L’agent est le savoir. En effet, le professeur va énoncer toute une série de savoirs. Ainsi, le savoir constitue l’élément dominant. Le savoir occupe toute la place. Or, la vérité de ce savoir c’est qu’on ne fait que développer certains signifiants maîtres. Ces derniers ne peuvent pas être mis en discussion, dans ce contexte d’énonciation.

Ce savoir va s’adresser à l’étudiant qui le reçoit, l’écoute, l’emmagasine. En effet, l’étudiant est en position de produire une plus value quantifiable (résultats d’examens, diplômes) qui indique la valeur dans laquelle il se trouve. Ainsi, l’étudiant qui écoute ce savoir produit un sujet divisé. La vérité, réside dans l’illusion de percevoir dans ce savoir une certaine unité. 

L’analyste (A)

L’objet  a se trouve du côté de l’analyste. En effet, il s’agit de la position dominante du discours de l’analyste, mis a nu grâce au savoir de l’analyste. Quant au côté du patient de l’autre il y a le sujet divisé dans la plainte, la souffrance l’insatisfaction. Il produit les signifiants maîtres, qui donneront une explication à une série de reconstructions. La vérité, en tant qu’elle n’intéresse pas l’analyste, c’est le savoir.

L’hystérique (H)

La souffrance du sujet va s’adresser à quelqu’un qui pourrait produire un savoir : c’est le maître. Néanmoins, la vérité de ce discours c’est, si l’autre est disposé à l’écouter, qu’il lui manque quelque chose. qui m’appartient à moi : le a : la plus-value. Le maître a l’illusion de pouvoir combler insatisfaction de l’hystérique. Elle va se soustraire de ce savoir car ce qui soutient son discours consiste à pouvoir dominer le maître en le châtrant parce qu‘il y a quelque chose qui lui manque : le a cette vérité qu’elle détient.